L'association des Carrés dans des Ronds et son Centre de Ressources et d'Appuis Scolarisation et Polyhandicap, ScoPoly, vous propose ses infographies dans le cadre de leur Campagne de rentrée 2022-2023 sur les réseaux sociaux /AESH et Polyhandicap/
Régulièrement, nous utilisons des guidances pour accompagner une personne à réaliser une tâche, aller plus loin dans son exécution etc.
Les guidances verbales et motrices sont celles que nous utilisons le plus souvent, pour autant elles ne sont pas la seules.
L'accompagnement quotidien de l’enfant ou de l'adolescent en situation de polyhandicap demande d’exploiter toutes les guidances existantes :
Guidance verbale: Cela permet de préciser, affiner, orienter les attentes de l’adulte envers l’enfant. Mais c’est aussi une manière de remobiliser un enfant sur une tâche, de l’encourager, le féliciter.. Il faut utiliser une syntaxe simple, un vocabulaire compréhensible, une élocution posée/adaptée et toujours tenir compte du temps de latence du jeune.
La guidance verbale n'est pas celle utilisée de prime abord dans le champs du polyhandicap. Aussi, on associe, remplace ou compense avec la guidance motrice.
Guidance motrice : C’est accompagner un enfant à réaliser un mouvement le plus proche de celui qu’il aurait été si l’enfant n’était pas porteur de handicap. Il s'agit de poursuivre un mouvement, un geste que l’enfant aura déjà initié, de lui apporter un soutien, un appui, une aide au maintien d’un objet etc. Une aide au mouvement qui ne doit jamais être totale et laisser une grande part d'intervention du côté de l'enfant. Pour rappel, toute intervention avec un toucher direct doit avoir été introduite par la parole, et si possible par l’accord de la personne aidée.
Guidance modèle : C’est montrer, au début de l’activité, par une démonstration ce que l’on attend de l’enfant. Le jeune peut alors imiter, reproduire ou se préparer pour réaliser l'action (avec appuis d'une guidante motrice si nécessaire). Nous pouvons modéliser pour appuyer la compréhension d'une tâche à effectuer, d'une activité à réaliser.
Guidance tactile : toucher pour impulser la réalisation mais sans aller plus loin…Cette guidance permet de diminuer le nombre d’informations sensorielles à délivrer à un enfant pour une consigne très simple. Elle apparaît le plus souvent après une consigne orale pour aider à préciser l’objet concerné ou la partie du corps à utiliser (ex : toucher la manche d’un manteau pour rappeler de tirer dessus pour enlever le vêtement). Elle peut aussi permettre de remobiliser l’enfant dans son action.
Guidance gestuelle : pointer, montrer du doigt, diriger l’attention…Il s’agit de faire des gestes pour diriger l’attention de l’enfant sur la réponse correcte à apporter ou encore sur la tâche à réaliser. Elle permet de renforcer la guidance orale et de la compléter, voir de seconder pour ne pas l’utiliser à nouveau. Elle peut être utile pour ne pas rajouter, une fois encore une stimulation auditive. Elle peut aussi servir à remobiliser l’enfant sur l’activité et à accompagner son engagement ou son élan dans l’action.
Guidance visuelle : C’est l’utilisation de supports visuels (image, pictogramme, séquentiel, photo etc) qui permettent à l’enfant de gérer une action à mener. Ils sont souvent utilisés pour renforcer une autre guidance.
Guidance environnementale : C’est l’ensemble des outils de compensation, des aménagements salle, posture, positionnement que l’on met en place pour favoriser la réussite de l’action à mener par l’enfant ou l’adolescent polyhandicapé. Cela passe par une réflexion de l’espace de travail avec une diminution des stimuli, mais encore des adaptations du plan de travail (incliné, plateau échancré…), les adaptations de matériel (ex : ergonomie du matériel scolaire, easygrip pour tenir un crayon…).
Une fois les guidances et/ou les motivations et renforçateurs mis en places, il est nécessaire de procéder à l'estompage. Cela consiste à diminuer petit à petit les aides proposées afin que l'enfant agisse de la manière la plus autonome possible tout en tenant compte de la sévérité des atteintes. Cette notion d'Estompage doit faire partie du processus d'accompagnement dès son démarrage.
"Apprendre à l'enfant à faire seul."
Mais pour agir, pour s'investir dans ses apprentissages, pour réaliser une activité, les guidances ne suffiront pas.
La MOTIVATION de l'enfant est essentielle dans tous processus d'apprentissage.
Il existe deux types de motivations :
La motivation intrinsèque : l’action est conduite uniquement par l’intérêt et le plaisir
que l’individu trouve à l’action, sans attente de récompense externe.
La motivation extrinsèque : l’action est provoquée par une circonstance extérieure à l’individu (récompense, pression sociale, obtention de l’approbation d’une personne tierce...).
Il est important de jouer sur le plaisir pour apprendre et donc de trouver des situations d’apprentissages ou des modalités d’apprentissages plaisantes, stimulantes qui donnent envie aux enfants de s’y engager et de les réaliser.
Apprendre procure du plaisir aussi et tout cela entre dans le cadre d’une motivation intrinsèque.
Mais parfois, il est plus difficile de réquisitionner la motivation intrinsèque de l’enfant, nous devons donc faire appel à des sources de motivations extérieures et aux renforçateurs sociaux : les encouragements, les félicitations, l’empathie et la volonté de l’enfant de faire plaisir, obtenir quelque chose de plaisant…
Lorsque l’on désire augmenter un comportement, il faut parfois le renforcer, en permettant à l’enfant d’obtenir quelque chose d’agréable : c’est le renforcement positif.
Pour cela nous utilisons aussi des « renforçateurs » : jouets, buzzers de félicitations, câlins…
Tout ce qui peut faire plaisir à l’enfant et qui stimulerait son engagement par la sollicitation de sa motivation extrinsèque.
Tout comme les guidances, nous ferons bien attention à gérer l’estompage de ces outils ou procédures de propositions.
L’enfant doit apprendre à transcrire ses comportements dans différentes situations de la vie réelle sans attente de ces renforçateurs au risque de provoquer l'apparition de nouveaux troubles ou nouvelles problématiques.
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